Conscient de cette épée de Damoclès suspendue sur chaque vie, sur chaque chose, et sur le monde lui-même, l’homme n’a eu de cesse de toujours vouloir échapper à l’emprise de ce temps, à cette étreinte fatale, pourtant inévitable, en voulant aller plus vite, et plus loin, cherchant à le fuir du moins à gagner quelques secondes, diamants étincelants dans le ciel d’une vie, faute de ne pouvoir l’arrêter.
La vitesse reste une des plus grandes attractions de l’humanité
Objet de fascination, de passion, de folie même, la vitesse reste une des plus grandes attractions de l’humanité. L’objet d’une convoitise sans fin, et sans limite, à laquelle l’homme a toujours associé sa soif de connaissance. Donnant lieu à de véritables joutes, tant mécaniques qu’intellectuelles, la vitesse a fait naître de ses entrailles les grandes inventions de l’homme. A commencer par la plus révolutionnaire : l’invention de la roue, qui donnera l’automobile.
Mais faute est de croire qu’aller plus vite peut nous aider à gagner quelques minutes de notre vie. En témoigne, les statistiques montrent que les accidents pour excès de vitesse constituent plus de 50% des accidents mortels. C’est un chiffre qui devrait nous mettre en garde quant aux éventuels dangers de la vitesse. En effet, à peu près 3000 personnes par an sont victimes d’accidents mortels, pour quelques minutes seulement de gagner.
Pourtant à bien y réfléchir, on ne gagne que 6 minutes par heure en conduisant à 150km/h sur une autoroute au lieu de 130km/h
Pourtant à bien y réfléchir, on ne gagne que 6 minutes par heure en conduisant à 150km/h sur une autoroute au lieu de 130km/h. La vitesse réglementaire, 6 minutes contre toute une vie, la sienne ou la vie d’innocents qui n’étaient juste pas au bon endroit, au bon moment, mais que la fatalité a fauché en un instant. La plupart des accidents pour excès de vitesse résultent d’une perte de contrôle du véhicule. Une mauvaise perception des distances est proportionnellement inverse à la vitesse. En d’autres termes, plus on roule vite, plus cette perception diminue. Le champ de vision devenant de plus en plus étroit. Le conducteur n’est plus capable d’appréhender tous les événements hors de ce champ de vision. Il perd la faculté d’avoir une vision panoramique. Il est seul sur la route, plus rien n’existe. Ceci représente un danger potentiel pour tous ceux qui l’entourent et pour lui-même. Son champ de vision pouvant diminuer jusqu’à 30° à 130km/h, contre 100° à 40km/h et 180° à pied.
Un conducteur au volant d’une voiture roulant à pleine vitesse est donc semblable à un mal voyant. La canne blanche en moins, entre les mains duquel se trouvent les vies de milliers de gens. D’autre part, les pneus adhèrent moins à la route pour une voiture roulant vite. Faisant de chaque manœuvre, de chaque geste, une opération délicate, et du conducteur un funambule suspendu au dessus du vide, sans filet de protection, requérant de lui une attention accrue, donc plus de fatigue, et réduira également le temps de réaction. Ce dernier facteur est grandement important. Le freinage d’un véhicule n’étant pas instantané, la voiture devant parcourir encore une certaine distance entre le moment du freinage et l’arrêt effectif de la voiture.
28 mètres pour un véhicule roulant à 50km/h
Ainsi, il faudra 28 mètres pour un véhicule roulant à 50km/h, 70 mètres pour une vitesse de 90km/h et 131 mètres pour 130km/h. Ceci avec une vitesse de réaction d’une seconde (temps de réaction normale) sur une route sèche. Pour respecter cette distance de sécurité, le conducteur se doit donc d’être toujours aux aguets. Et ce pour réagir au plus vite, et rouler prudemment, surtout en cas d’intempérie. Ceci pour contrôler les excès de vitesse, et préserver le plus de vies humaines. La loi impose certaines restrictions en matière de vitesse. A l’exemple du plafonnement de la vitesse de circulation à 50km/h dans les agglomérations, ou encore à 130 Km/h sur autoroute, par beau temps. Ces limites sont évidemment susceptibles de changement, surtout par des situations climatiques difficiles. Certes ces limites existent, et ne pas les respecter constitue une faute, mais l’excès de zèle est également puni.
Contrôle de vitesse
Des contraventions pour excès de lenteur peuvent être délivrés aux conducteurs qui n’appuient pas assez sur l’accélérateur. Par exemple, en cas de vitesse inférieure à 80Km/h sur les voies de gauche. D’autres dispositifs existent afin de mieux contrôler les excès de vitesse, notamment par des dispositions légales, qui punissent les chauffards de sanctions pénales. L’article 221-6 du code pénal traite de ce sujet en spécifiant les modalités d’application de la loi, en cas d’accident due à un excès de vitesse, ou encore le décret n°2003-293 du 31 mars 2003, concernant les sanctions pour excès de vitesse. Plus technologique cette fois, des lasers sont utilisés pour « flasher » les véhicules en infraction, afin d’aider les services de police à faire leur travail. La plus grande révolution du contrôle des excès de vitesse reste la mise en place du permis à points. Ceci fait que le permis n’est désormais plus chose acquise, mais reste un bien précaire. Gagner du temps est certes agréable. Mais pour quelques instants seulement, ne mettez pas en jeu votre vie et celle des autres. Il ne sert à rien de vous presser, prenez votre temps et partez juste à l’heure !